Örebro : taxer et responsabiliser les services municipaux pour les rendre plus durables
Située à égale distance de Stockholm, Gothenburg et Oslo, Örebro est une ville centrale et cosmopolite au cœur de la Suède. Déjà très avancée en matière de développement durable et reconnue comme la Ville du Vélo en Suède, cette municipalité continue sur sa lancée en mettant en place un programme de taxation des émissions de carbone des services municipaux. Avec ce projet, la ville a pour objectif de faire changer les modes de transports de ses agents municipaux et de récolter des fonds afin de rendre la ville toujours plus durable.
Depuis très longtemps, la ville d’Örebro inscrit son développement dans un Agenda 21. Une de ses mesures consiste à taxer les émissions carbone de ses agents municipaux. Une taxe est désormais appliquée sur leurs voyages en avion, les achats de carburants fossiles et les déplacements professionnels en voiture personnelle.
Cette taxe incite les agents municipaux à faire évoluer leurs comportements en termes de transport afin de réduire leur impact environnemental. En convainquant ses employés à rationnaliser leurs choix de transport, Örebro lance une dynamique nouvelle au sein de ses services municipaux afin de les rendre plus durables. La Ville montre aussi l’exemple à l’ensemble de sa population et acquière une forte crédibilité auprès des résidents d’Örebro.
Au total, ce sont 100 000 euros de recettes internes escomptés grâce à cette taxe pour l’année 2010. Elle alimente un fonds commun spécialement créé pour soutenir des actions internes visant à réduire davantage l’empreinte carbone et l’impact environnemental d’Örebro. Ce système de taxation n’a pas pour but de pénaliser les services municipaux mais bien de les encourager à rendre leurs comportements plus durables. Comme l’explique Tomas Bergkvist, urbaniste à la municipalité d’Örebro, cette taxe ne doit pas être considérée comme un coût pour la ville mais plutôt comme une façon d’instaurer une nouvelle forme de gestion du budget municipal prenant en compte la composante environnementale.
Avec une partie de cette taxe, la Ville d’Örebro finance la mise en place de nouvelles infrastructures de transports pour les deux-roues avec la construction de pistes cyclables et de parkings à vélo supplémentaires. La Ville a aussi lancé un programme d’éco-driving, et un grand programme de nutrition dans les écoles et auprès de ses employés visant à améliorer leur régime alimentaire, réduire le gaspillage et développer des comportements alimentaires plus sains et plus respectueux de l’environnement.
Grâce à cette politique novatrice de « la carotte et du bâton », première au niveau des services municipaux, Örebro a initié un cercle vertueux au sein de sa municipalité. Directement responsabilisés, les employés de la Ville doivent désormais impérativement prendre en compte la question environnementale dans leurs choix de transport pour le travail. Ils sont aussi sensibilisés à différentes autres problématiques touchant à leur impact environnemental dans la vie de tous les jours.
Cette taxe permet, à un coût quasiment nul pour la ville, la mise en place de services municipaux plus durables et plus responsables, et ainsi incite l’ensemble de la population d’Örebro à faire évoluer ses choix de transports et ses modes de consommation.
S’il est tôt pour tirer des conclusions sur les résultats de ce programme, la municipalité d’Örebro se montre très confiante et s’attend à des résultats concluants de la part de ses employés dans les années à venir. C’est sans difficulté que l’on comprend que de nombreuses autres villes suédoises et européennes suivent déjà l’exemple d’Örebro et mettent aussi en place un système de taxation et de redistribution similaire.
Cédric Burgun pour Eurêka 21, Juin 2010.
A découvrir également sur notre site : l’entretien mené par Eurêka 21 avec Tomas Bergkvist, urbaniste à la municipalité d’Örebro.