Le Baro’métropole, un nouvel outil de mesure du développement durable
En septembre 2009, l’agglomération rennaise s’équipe d’un nouveau système de mesure du développement durable : le Baro’métropole. Ce système évalue les résultats et les progrès réalisés par la ville à travers ses différentes initiatives. Plus pédagogique, s’inscrivant dans l’espace et dans le temps, cet outil permet d’avoir une nouvelle approche de la durabilité des villes et de réorienter certaines politiques.
Le Baro’métropole a été développé par Rennes Métropole dans le cadre de son Agenda 21, mis en place en 2006 et présentant les orientations structurantes en terme de développement durable pour l’agglomération jusqu’en 2020. Il a pour objectif d’assurer le suivi, la cohérence et la globalité du développement rennais. Il permet aussi d’identifier les forces et faiblesses du territoire, sa durabilité, son évolution et son positionnement par rapport à d’autres territoires.
Ce nouvel outil n’est pas un moyen d’évaluation comme les autres. Co-construit avec l’Audiar (Agence d’urbanisme et de développement intercommunal de l’agglomération rennaise), son originalité tient à plusieurs facteurs. Contrairement à la plupart des outils d’évaluation, le Baro’métropole ne s’intéresse pas directement aux politiques publiques mais à leurs résultats. Ainsi l’intérêt se porte sur la réelle « durabilité » sociale, économique et environnementale de la Communauté urbaine dans les faits et non pas sur les moyens mis en œuvre. C’est au regard des résultats que seront repensées les futures politiques urbaines. La fin prime sur les moyens.
Le Baro’métropole mesure les évolutions, les tendances, les progrès et les retards de la Communauté urbaine en terme de développement durable. L’objectif est d’opérer un suivi précis dans le temps des actions mises en œuvre, de leur succès ou de leur échec au regard des objectifs fixés. Comme l’explique Isabelle Lechevallier, du service prospective, évaluation et développement durable de Rennes Métropole, le Baro’métropole donne un « faisceau d’indices qui éclaire sur si oui ou non on va dans le bon sens ».
Grâce au Baro’métropole, il est possible d’évaluer la progression du développement durable dans sa ville dans le temps mais aussi par rapport à d’autres villes. En effet, le Baro’métropole donne l’opportunité à l’agglomération rennaise de se comparer, grâce à 70 indicateurs, avec huit autres villes françaises de taille similaire parmi lesquelles Nantes, Toulouse ou encore Montpellier. L’objectif de la comparaison n’est pas d’établir un classement des villes, mais plutôt de permettre à Rennes de se positionner par rapport à une moyenne plus précise que la simple moyenne nationale, et ainsi d’évaluer ses forces et faiblesses ainsi que ses marges de progression.
Concrètement, ce nouvel outil fournit à la ville un rapport d’une quarantaine de pages, rassemblant sous forme de graphiques et de tableaux les résultats des analyses statistiques de 150 indicateurs autour de quinze thématiques telles que la maîtrise de l’énergie, l’innovation, l’emploi ou encore le logement. Sur une échelle de A à G, la ville sait alors précisément à quel niveau elle se trouve et comment elle a progressé. Par exemple, Rennes a reçu des B pour la qualité de sa formation et pour l’attractivité de son territoire, mais un F quant à son taux de suicide. Le Baro’métropole permet de donner de façon très synthétique et globale les chiffres qui font le développement durable d’une ville. Ces données sont librement mises à la disposition des habitants de l’agglomération rennaise. Comme le rappelle Isabelle Lechevallier, ces indicateurs ne sont pas choisis pour faire ressortir les qualités de la ville mais pour que résidents et décideurs publics puissent mieux comprendre les enjeux actuels de leur ville.
Grâce au Baro’métropole, c’est une nouvelle approche concrète du développement urbain durable qui est possible. Comme le constate Tristan de Penanros de la Mission Stratégie et Prospective à Brest, le Baro’métropole, en s’intéressant aux résultats de la ville, renforce la vitalité du développement du territoire, prenant en compte l’espace et le temps, et l’inscrivant dans une démarche partagée et connue de tous.
Cédric Burgun pour Eurêka 21, Octobre 2010