Favoriser l’accès à une alimentation saine et durable via l’acquisition de compétences – Le projet CETAL
En 2021, 43 millions de personnes étaient en situation de précarité alimentaire en Europe. Pour mettre en avant cette question, le projet CETAL (compétences émancipatrices pour la transition alimentaire) a vu le jour en septembre 2019, pour une durée de deux ans. Financé par le programme européen Erasmus+, il vise à aider au développement et à la reconnaissance de compétences dites « émancipatrices », pour les personnes en situation d’exclusion. Ces compétences, quel que soit le domaine, sont souvent invisibilisées par la situation de précarité. À travers une démarche d’animation des communautés locales et l’organisation de huit ateliers, le projet a permis de mettre en avant les compétences que possèdent déjà les personnes, notamment dans le domaine alimentaire. Le projet mutualise les savoirs de plusieurs organisations européennes, issues de quatre pays différents : la France, la Belgique, l’Italie et la Bulgarie.
Ce projet part du constat suivant : les personnes en situation de précarité ne sont pas toujours conscientes qu’elles possèdent des compétences leur permettant de faire évoluer une situation insatisfaisante, quelle qu’elle soit. Pour mettre en avant cet aspect et favoriser l’estime de soi, CETAL souhaite donner à chacun les capacités de penser et d’agir.
Pour cela, le projet rassemble cinq partenaires de quatre pays européens : l’association le Grain ASBL en Belgique, l’Association Reflective Learning et la Bio Network Association en Bulgarie, l’ARCS – Arci culture solidari en Italie et le centre de recherche Léris en France.
Afin de resserrer son champ d’intervention, les partenaires ont décidé de concentrer les actions du projet sur la question de l’alimentation. À travers l’organisation de huit ateliers de deux heures, le partenariat a souhaité développer les compétences de chacun, pour favoriser l’action collective, l’objectif sous-jacent étant également de faire accéder les personnes en situation de précarité à une meilleure alimentation. Les participants ont été directement associés à l’élaboration de politiques alimentaires locales et européennes par les formateurs des différentes associations partenaires.
Grâce à cet exercice, les partenaires ont voulu souligner les capacités d’innovation et l’autonomie des personnes cibles en termes d’alimentation. Cela a permis de les accompagner et de démontrer leur capacité à établir un diagnostic, comprendre les enjeux, aller chercher l’information ou comprendre le système alimentaire tel qu’il existe autour d’eux. L’enjeu alimentaire a également permis de mettre en avant les initiatives existantes en matière de solidarité alimentaire, et que ces personnes en situation de précarité soient aussi des relais ainsi que des acteurs de la solidarité à leur échelle.
Pour cela, le projet a mis en œuvre une approche méthodologique spécifique : le Magic6, qui permet de mettre en place un parcours émancipateur vers l’action, en six étapes. Cette méthode implique une phase de réflexion et de définition des enjeux, un moment d’échange collectif, la mise en place d’un plan d’action, le développement d’une action concrète, puis son évaluation.
Le projet CETAL a l’ambition d’être un vecteur d’initiatives mais aussi d’inclusion à l’échelle locale et européenne. Le 24 février, le projet a donné lieu à sa réunion finale et à un événement de dissémination à Rome, en Italie. Cet événement a été l’occasion de présenter les projets des différents groupes locaux sur l’aide alimentaire, et de rédiger un plaidoyer pour valoriser et défendre les projets de sécurité alimentaire pour toutes et tous.
Pour en savoir plus, retrouvez ce projet dans la chronique eurêka 21, sur euradio