La fermeture des chantiers navals en 1988 a laissé en friche un territoire de 42 Ha situés au nord du centre ville de Dunkerque. Le projet Grand Large s’intègre dans la stratégie globale du programme Neptune (1ère phase), qui avait pour objectif de retourner la ville vers ses bassins maritimes, en reliant le port au centre ville. Cependant, il adopte une démarche innovante avec l’ambition annoncée de bâtir un quartier 21.
Le projet Grand large fait face aux défis de l’urbanisme de demain, d’un monde de plus en plus citadin. L’effet de serre est là pour rappeler de repenser les modes de déplacement humains, intimement liés au développement urbain : la périurbanisation doit désormais céder la place au concept de ville compacte. Mais qui dit compact ne dit pas insécurité et insalubrité. Le projet Grand Large offre une alternative à la fois attractive et respectueuse de l’environnement, s’inspirant largement des expériences d’écoquartiers menées par les pays voisins d’Europe.
Avec le projet Grand Large, la communauté urbaine Dunkerque Grand Littoral mise sur les partenariats public/privé, revisités selon deux mots d’ordre : transparence et coproduction. Les partenaires privés sont associés en amont dès la conception du projet. La collectivité territoriale lance un appel d’offre aux promoteurs en ayant soin de leur accorder une grande liberté de propositions. Le groupe Nexity est retenu, il participe directement aux choix d’aménagement à travers l’élaboration du cahier des charges et la sélection du concepteur, le cabinet d’architecture de Nicolas Michelin.
Au delà des performances environnementales, le projet Grand Large entreprend d’abord la réhabilitation et la valorisation d’un lieu mis à mal par l’histoire (bombardements de la 2e guerre mondiale, reconstruction hâtive), délaissé par l’industrie navale et marqué par un chômage massif (fermeture des chantiers de France – Normed en 1988). Le quartier a une image à reconquérir, sur laquelle le projet décide de concentrer ses efforts. Pour cela, Dunkerque joue la carte de la solidarité en faisant de la mixité sociale sa priorité. 40% des logements seront sociaux. Le projet cherche à mettre en œuvre un quartier à échelle humaine en limitant à 5 – 6 le nombre d’étages des immeubles et par l’aménagement de nombreux espaces verts, créant un cadre de vie agréable et reposant. Un projet de « maison de quartier » est à l’étude, et proposera des espaces de dialogues et échanges citoyens. La vie culturelle s’organisera autour de la « Cathédrale », ancienne friche industrielle reconvertie pour accueillir le Fonds régional d’art contemporain (FRAC). Les maisons à gâble, rappelant l’architecture flamande et portuaire, contribueront à forger l’identité du quartier. Elles s’ouvriront sur le port de plaisance, dont la rénovation fera la part belle aux loisirs et activités sportives.
La construction des bâtiments répond aux exigences de Haute Qualité Environnementale (HQE) : récupérations des eaux de pluies pour l’arrosage des espaces verts, systèmes de ventilation naturelle, isolation renforcée, panneaux solaires, capteurs thermiques… Tout est pensé en termes d’économies d’énergie.
Difficile pour l’instant d’avoir une vision précise du quartier achevé. Une tranche de 230 logements doit être livrée fin 2009, elle constituera un échantillon permettant d’évaluer les premiers résultats.
Zita Tugayé, Eurêka 21
Avril 2009
Pour en savoir plus :
Le site officiel de la Communauté Urbaine de Dunkerque
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