A Copenhague : l’université se met au vert

juin 2012 4 min de lecture
(c) Université de Copenhague

Diminuer de 20% ses émissions de gaz à effet de serre entre 2006 et 2013 : tel est l’objectif que s’est fixé la plus grande Université de Copenhague pour être pionnière et devenir un campus durable reconnu. Elle n’est pas seule pour surmonter ce challenge et a impliqué de nombreux acteurs : les étudiants par la mise à disposition d‘une enveloppe financière, des experts pour une assistance technique, d’autres universités de renommée pour échanger des bonnes pratiques…. Aujourd’hui l’Université est sur la bonne voie et voit se développer de nombreuses initiatives vertes !

Composée de 40 000 étudiants et employés, l’Université de Copenhague se présente comme la plus grande université du Danemark. Sa consommation d’énergie et ses émissions de CO2 sont également les plus élevées du pays. Cela est dû au fait que l’université, composée de plusieurs facultés de sciences, possède le plus grand nombre de laboratoires de sciences naturelles et de serres au niveau national, ce qui augmente son impact environnemental de 30% par rapport aux autres universités -il faut en effet noter que les facultés de sciences naturelles consomment en moyenne cinq fois plus d’énergie que les facultés de sciences humaines. Consciente de son empreinte environnementale, l’université a manifesté à plusieurs reprises sa volonté de s’engager dans différents plans d’aménagement durables, rassemblés autour des trois pôles : Green Campus, Research et Education. Son ambition : devenir un exemple en développement responsable, tant au niveau de ses bâtiments, de son campus que de la recherche ou des enseignements dispensés.

Pour cela, elle s’est fixée des objectifs ambitieux d’ici à 2013, notamment dans l’intégration des étudiants et du personnel dans les prises de décision. Leur implication est cruciale au niveau de la planification et de l’exécution des actions durables décidées. Ainsi, en 2008 a été mis en place un fonds pour les initiatives durables étudiantes de 250 000 couronnes (près de 35 000 euros), géré par le Conseil des Etudiants et le Green Network. Parallèlement, plusieurs associations étudiantes ont été créées afin de faire connaitre les différents projets aux étudiants, de les inviter à y participer en partageant leurs idées le développement durable. Ces associations doivent également agir de façon à sensibiliser les étudiants quant aux gestes et comportements durables au quotidien.

Une autre dimension importante est le développement de relations avec d’autres universités, au sein de réseaux tels que l’IARU-Collaboration (comprenant neuf universités de très haut niveau comme par exemple Oxford, Cambridge ou encore Berkeley). Ces réseaux permettent de mettre en commun les différentes expériences menées dans les universités en matière d’environnement et de valoriser les réalisations les plus efficaces.

L’université fait également appel à des acteurs extérieurs, publics et privés (des agences de consulting, par exemple), pouvant inspirer et contribuer au développement de concepts, méthodes et efforts concrets facilitant la réalisation d’une université plus durable.

La baisse de consommation d’énergie et la réduction des émissions de CO2 sont fixées à 20% pour 2013, par rapport au niveau de 2006. A cette fin, plusieurs projets ont vu le jour comme par exemple l’amélioration des conditions d’accès à l’université pour les piétons, cyclistes et usagers des transports en commun, ce qui favorise la diminution de l’usage des voitures individuelles et des transports polluants. De nombreux autre projets plus novateurs, parfois encore en cours de conceptualisation, sont prévus : installation de toits verts permettant de retenir les eaux de pluie, ensuite utilisées pour les chasses d’eau des toilettes, important projet de centralisation des achats mieux gérer les dépenses et standardiser les biens achetés dans une perspective de meilleure prise en compte du développement durable. D’ici 2013, 75% des achats réalisés devraient se faire au profit de biens dont la production et l’utilisation n’ont qu’un faible impact sur l’environnement.

Chaque initiative se base sur une réflexion en interne et en externe avec l’intervention de collaborateurs publics et privés, et des réseaux d’universités étrangères, contribuant à la communication et à la réalisation d’un campus durable innovant.

Marie Weishaup pour Eurêka 21, Mai 2011

A découvrir également sur notre site : l’entretien mené par Eurêka 21 avec Tomas Refslund Poulsen, Directeur du projet Green Campus de 2008 à 2010.

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